rabotage la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat
Creationnisme : le darwinisme en danger
Le créationnisme n’est pas une science !!

En France, Sarkozy a commencé à raboter la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat en ouvrant la brèche à la subvention des œuvres catholiques (comme TV KTO, les associations familiales et autres groupes d’excités anti-IVG) et en ouvrant toute grande, la porte de la reconnaissance à la secte de la scientologie.
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Aux Etats-Unis, l’immixtion du religieux est devenu une réalité dans
les domaines scientifiques. L’Union européenne n’est pas en reste où des lobbyistes
tentent de faire entrer le créationnisme dans les écoles. Une flopée de politiques milite pour que le créationnisme soit enseigné à l’école,
proposition qu’ils ont déjà faites dans leurs pays respectifs. Le vice-ministre de
l’Education polonais, Miroslaw Orzechowski, et le député européen Maciej Giertych
ont pris position « contre Darwin ». La ministre italienne de l’Education et de la
Recherche Letizia Moratti, a proposé un décret pour interdire en Italie, tout cours
sur l’évolution dans le primaire et le secondaire. La ministre serbe de l’Education
a proposé, pour sa part que la théorie darwinienne de l’évolution soit enseignée
avec des thèses créationnistes à parts égales, tout comme aux Pays-Bas, l’a
proposé, la ministre de l’Education Maria Van der Hoeven. Toutes ces forces
conjuguées ont amené, en juin 2007, Luc Van den Brande, le président du Conseil de
l’Europe ultra-catholique, suivi par le Conseil de
l’Europe à enterrer le rapport de Guy Lengagne qui analysait les avancées du
créationnisme dans les systèmes éducatifs européens et préconisait leur retrait du
cursus scientifique. Mais, qu’est exactement, le créationnisme ? Le créationnisme considère que : « Les
êtres vivants n’évoluent pas et ont été créés par Dieu tels qu’ils sont aujourd’hui
». L’évolutionnisme considère, pour sa part, que : « Les espèces ont évolué, les
premières formes de vie étant des êtres unicellulaires et les mécanismes
d’évolution étant multiples ». De ce concept sont nés courants distincts. Le «
dessein intelligent », en anglais « intelligent design » (ID), prétend que
l’évolution est dirigée et qu’elle a une finalité qui : « Doit être fixée par un
être conscient qui aurait le pouvoir d’influer sur la vie ». En cela, le dessein
intelligent se rapproche du créationnisme car il suppose l’existence d’un être
supérieur. A l’opposé, « la théorie synthétique de l’évolution » explique que des
mutations ont lieu aléatoirement, ainsi que des phénomènes de sélection qui trient
les espèces et que par conséquent, l’existence de chaque espèce (dont l’espèce
humaine) est une contingence. Le créationnisme n’est pas, à proprement parler une science, dans la mesure où
cette dernière se doit d’être, selon la définition encyclopédique universelle : «
Un ensemble de connaissances dites objectives universellement reconnues, qui ne
doit pas dépendre des points de vue, ni des cultures, ni des préférences ou
opinions de chaque personne ». Par exemple, la relativité générale est la même pour
un Français ou un Chinois. Sans tenir compte de ce critère strict, auquel cas le
créationnisme serait immédiatement exclu du domaine scientifique (l’existence de
Dieu n’est pas réfutable, le fait qu’il ait créé la vie sur Terre non plus), une
théorie scientifique doit être au minimum expérimentable universellement,
c’est-à-dire que l’expérience doit être reproductible : il n’y a pas d’exigence de
croire sur parole, chacun pouvant vérifier par lui-même (mis à part le cas
particulier des mathématiques). En effet, la science se limite au monde matériel
qui est accessible à tous, elle est donc méthodiquement matérialiste (à ne pas
confondre avec la philosophie matérialiste qui elle, aborde certains sujets de
l’ordre de l’immatériel) et doit être vérifiable et tant qu’elle est vérifiée, on
la considère comme « vraie » temporairement et ce, jusqu’à preuve du contraire. En
cas de deux théories, suivant le principe de parcimonie, on préférera celle qui
nécessite le minimum d’explications ad hoc, pour garder sa cohérence. Face à cette acceptation universelle de la définition d’une science, les
créationnistes accusent souvent la science d’être matérialiste (philosophiquement)
voire marxiste, accusations sans fondement. L’évolution a aussi été assimilée au «
darwinisme social » et idéologies voisines. Or, la théorie de l’évolution se
revendique comme une explication et une description de la nature et non un projet
politique. Le terme « darwinisme social » n’est donc qu’un détournement du
darwinisme. Pour leur part, le créationnisme et l’ID reposent sur la supposition de l’existence
d’un créateur, qu’on peut assimiler à « Dieu », tandis que la théorie synthétique
de l’évolution, elle, n’inclut pas de déité et reste muette sur l’existence ou
l’inexistence de Dieu, elle n’est donc pas liée à une quelconque idéologie athée. A
l’inverse, les créationnistes introduisent « Dieu » dans leur théorie, ce qui
introduit de nombreux problèmes : en effet, la définition de dieu varie selon les
religions, les croyances, les opinions personnelles. Les qualificatifs tels que «
omniscient » et « omnipotent » entraînent donc des paradoxes. Mais, « Dieu » étant
indéfini et inexpérimentable, son existence n’est ni vérifiable, ni réfutable. Les
créationnistes exercent un sophisme quand ils reprennent la thèse d’Edmund Gosse
datant du milieu du XVIIIème siècle, qui prétendait que dieu aurait créé la Terre
il y a 6000 ans, mais qu’il aurait également créé les fossiles et les strates pour
nous faire croire que le Terre serait plus vieille… Avec « Dieu » en tant que
prémisse, on peut donc tout affirmer et son contraire. Le créationnisme ne peut
donc pas être scientifique et « créationnisme scientifique » est un bel exemple
d’oxymore. Pour vérifier directement l’évolution des espèces, il faudrait remonter le temps et
observer la vie pendant des milliards d’années, ce qui est impossible. Mais, la
théorie synthétique de l’évolution nous dit que l’évolution qui a eu lieu est
contingente, ce qui veut dire qu’elle aurait pu se dérouler autrement, une
vérification par répétition est donc quasiment impossible. Cependant, depuis les
découvertes sur la génétique, la théorie de l’évolution est devenue expérimentable
: on peut empiriquement constater des mutations chez les bactéries et l’hérédité de
ces mutations, ou le rôle des gènes HOX chez les drosophiles mutantes. La théorie
synthétique de l’évolution permet également la résolution de divers problèmes
comme, la diversité des espèces, la forme en arborescence des schémas taxinomiques
du vivant. Mais également, la concordance globale entre une phylogénie
morphologique et une phylogénie moléculaire ou encore, la relation entre la
complexité des espèces et leur répartition temporelle et spatiale, ainsi que la
présence de structures organiques vestigiales. Tous ces phénomènes sont
indépendants et sont expliqués par cette théorie qui est bien plus qu’une hypothèse
sans fondement. Si elle est encore en chantier et comporte des interrogations, elle
est de loin la plus satisfaisante, quand bien même on constate une complexification
progressive des formes vie, avec l’apparition de nouvelles espèces au cours du
temps. En revanche, le créationnisme suppose que la création a dû avoir lieu à plusieurs
moments dans le temps puisque, de nouvelles espèces auraient remplacé celles qui
ont disparu. Suivant le principe téléologique, on peut se demander dans quel but
les espèces disparues ont été créées. Le créateur connaîtrait-il des ratés ? Suivant ce même principe, il faudrait aussi expliquer la présence des organes
inutiles : pourquoi, par exemple, la baleine a-t-elle une structure osseuse de
pattes postérieures ? Les créationnistes ne manqueraient pas dans ces cas, de faire
appel à « un créateur omnipotent » en tant que prémisse pour inventer une
explication à chacune de ces objections. Mais suivant le principe de parcimonie, le
paradigme de l’évolution est meilleur que l’hypothèse du créationnisme car, il
nécessite moins d’explications ad hoc pour être cohérent, tout en ayant un pouvoir
explicatif beaucoup plus grand. Si le créationnisme était justifié scientifiquement, l’existence de l’Homme serait
donc le résultat d’une volonté divine. Cela reviendrait à justifier
scientifiquement certains comportements précis et à condamner les autres : par
exemple, la femme aurait un rôle divin, celui de procréer. Ne pas accepter ce rôle,
en utilisant des moyens de contraception par exemple, serait la violation d’une
volonté divine démontrée scientifiquement. Il en serait de même pour
l’homosexualité qui serait alors un comportement condamnable. Alors, un tel système
serait antidémocratique puisque les lois n’auraient plus à être décidées par le
peuple mais par une science qui prétendrait connaître la volonté de Dieu. Nous
serions ainsi enfermés dans une forme de scientisme radical qui gouvernerait même
l’éthique et la morale. Une morale avec une base scientifique aurait-elle encore un
sens moral ? Une recherche authentique pour comprendre l’univers se fait à partir
de l’observation, sans a priori, et les théories construites n’ont pas pour
finalité de justifier une quelconque idéologie mystique. Or, c’est à partir des
Ecritures que les religieux érigent leurs théories qui doivent concorder
impérativement avec leur croyance. Leur finalité est d’imposer leur croyance via
une justification qui se voudrait « scientifique ». L’histoire est parsemée de
tentatives de l’Eglise de censurer la science. La séparation de la science et de la
théologie est aussi importante que celle du pouvoir politique et du pouvoir
religieux, pour ne pas revenir à l’époque de l’obscurantisme. Le créationnisme n’est pas une science
La revanche des créationnistes
Deux théories plausibles ?
Dangers d’une vision téléologique
[Patrick Schindler - groupe-claaaaaash (at) federation-anarchiste.org],
dans « Le Monde libertaire », hebdo de la Fédération anarchiste. (2 au 9 avril 2008). Sources : Le créationnisme soumis à la question, Mjolnir, Agora Vox, le média citoyen.