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Survie 31 - Radio Campus Toulouse

Emission Spéciale "Tchad"

Vincent Munié et Oumar Mahamat Dahab

Cette émission est entièrement consacrée aux événements qui se déroulent depuis le début du mois de février 2008 au Tchad.

www.afriradio.net Mis en ligne par Bruno
Mots clés (Tags): Armée Audio colonialisme Elections Pyrénées Radios Tchad

Les intervenants sont Vincent Munié, documentariste et membre de Survie et Oumar Mahamat Dahab, président de l’Association des Tchadiens de Midi Pyrénées (qui parle ici en son nom personnel).

Françafric n° 7 - Mars 2008 - Spécial Tchad

IMG/mp3/radio_survie_mars_2008_afriradio_.mp3

Les questions développées dans cette émission sont les suivantes :

•Que s’est-il passé pendant ces trois jours de combat à N’Djaména début février ?

•Qui sont ces fameux rebelles ?

•Qui est Idriss Déby ?

•Où sont passés les opposants politiques, enlevés par la garde présidentielle ?

•Quelles sont les implications, enjeux et répercussions régionaux (Darfour, Soudan, Centrafrique) et internationaux (Chine, France,...) ?

•Comment la France, qui prétendait vouloir la « rupture », qui souhaitait « en finir avec la françafrique » peut-elle soutenir toujours et encore la dictature d’Idriss Déby ?


« Pour un Tchad véritablement indépendant, définitivement décolonisé et démocratique »

APPEL À LA MOBILISATION POUR LE TCHAD !

A peine la bataille de N’djamena terminée que la France a déjà vendu pour des centaines de millions d’euros des armes et matériels de guerre au gouvernement tchadien, des entreprises françaises se sont vues attribuées sans aucune procédure de mise en concurrence de gros marchés pour des ouvrages sans aucun intérêt et sans aucune utilité (des tranchées) pour les populations tchadiennes qui elles sont dans une extrême misère. Les revenus du pétrole ne profitent qu’au clan au pouvoir et au réseau « Françafrique », plutôt bien requinquée après le discours de M. Bockel.

Malgré cette odeur macabre encore ambiante à N’djamena après cette bataille très meurtrière pour les populations civiles tchadiennes, bataille prévisible que la France a refusé d’éviter préférant aller chercher les résolutions de l’ONU afin d’affronter les rebelles tchadiens au lieu d’appeler à un dialogue sans exclusif entre toutes les parties en conflit ; Malgré les violations massives des droits de l’Homme constatées par toutes les organisations internationales des droits de l’Homme, malgré les arrestations et les exécutions extrajudiciaires constatées ; Malgré l’enlèvement de deux leaders de l’opposition démocratique tchadienne par la garde présidentielle de Déby selon des témoins occulaires depuis le 3 février 2008 et dont on est sans nouvelle depuis ; Malgré les déclarations contradictoires et mensongères des autorités tchadiennes à ce sujet ; M. Sarkozy a cru bon et utile d’aller ce mercredi 27 février 2008 soutenir le régime dictatorial et illégitime de Déby. Faut-il le rappeler, il n’appartient pas à la France, ni moins encore à son Président de décider que tel ou tel régime est légitime.

En dehors de toute action concourant à un DIALOGUE INCLUSIF, c’est-à-dire le dialogue politique inter-tchadien sans exclusif, la France n’a pas d’autre rôle à jouer au Tchad !Or chaque jour, la France donne la preuve que seuls ses intérêts occultes et ceux de ses sous-fifres locaux comptent. Elle soutient aveuglément un dictateur au détriment du PEUPLE TCHADIEN.

MAIS JUSQU’À QUAND allons nous laisser humilier et déposséder de la sorte ? Trop c’est trop ! Il est temps de se mobiliser et dire PLUS JAMAIS CA ! Non à cette France pyromane qui expulse par vols charters les demandeurs d’asile et les immigrés, NON à cette France prête à sacrifier nos populations en contrepartie de la grâce présidentielle à accorder aux délinquants de l’Arche de Zoé, Non à la France amie des dictateurs, Non à la France complice de l’enlèvement des démocrates tchadiens, Non à la Françafrique !!!!

Pour dénoncer cette monstrueuse et meurtrière machination qui n’a que trop durer et exiger la libération immédiate des opposants tchadiens, ainsi que l’organisation rapide de négociations POUR LA PAIX AU TCHAD, vous êtes conviés à prendre part à la marche pour la LIBERTE du PEUPLE TCHADIEN, LA LIBERTE des PEUPLES d’AFRIQUE, la LIBERTE DES OPPRIMES du MONDE

Tous les citoyens du monde épris de paix et de justice sont les bienvenus !!!

Le Comité de soutien aux opposants tchadiens Contacts : 06 25 13 51 75 / 06 86 33 85 99

&

Le Collectif des Tchadiens de l’Etranger Contacts : 06 26 08 65 48 / 06 11 89 07 44


France, Tchad, Soudan, au gré des clans, Dossier Noir numéro 3, Agir ici et Survie, L’Harmattan, 1995

Avant-propos : Que fait la France au Tchad et au Soudan * ? (1)

Et d’abord, pourquoi traiter de ces deux pays dans un même dossier ? Tout semble les opposer dans leur mode de relation avec la France. Le Soudan, quatre fois plus peuplé, est une ancienne colonie britannique, ouverte sur l’Egypte par la vallée du Nil : depuis Fachoda, la France semblait avoir compris qu’il s’agissait d’une aire d’influence anglo-saxonne. Le Tchad, avant-garde de la France libre gaulliste, a été le bastion du champ francophone le plus chèrement défendu depuis la décolonisation : même par ses absten-tions, chacun a l’impression que la France y fait encore la pluie ( ?) et le beau temps ( ? ?).

Or, " après avoir été alternativement, pendant deux décennies, l’allié privilégié d’Hissein Habré et d’Idriss Déby, le Soudan est devenu le grand frère encombrant qui exporte chez son voisin de l’ouest son modèle d’Etat islamique (2)" - et, en conséquence, sa radicalisation des tensions Nord-Sud. La frontière tchado-soudanaise est largement théorique (3). La principale force armée soudanaise, la Garde républicaine, est composée de Zaghawas dont l’aire d’origine chevauche en l’ignorant cette démarcation récente. Nombre de Soudanais du Darfour, anglophones et musulmans, vont s’installer dans le Sud-Ouest tchadien, majoritairement chrétien - où l’on évoque déjà le spectre d’une " colonisation de peuplement ". Dans les deux pays, les apprentis-sorciers et les factions au pouvoir s’ingénient à nouer les tensions religieuses et raciales, pour mieux en abuser. Les deux voisins partagent encore la crise économique, le délabrement de l’Etat, la pratique de la torture... Et, désormais, les grandes manoeuvres des clans français.

Car plusieurs composantes de la Françafrique ont résolu de prendre pied au Soudan, non seulement pour mieux " garder " le Tchad, mais pour tout un ensemble de motivations - une détestable mixture qui rappelle l’engrenage rwandais. L’on pourra aisément transposer la question :

" Mais que faisait donc la France au Rwanda ? Qui a décidé de l’engager si fortement en ce pays, et pour [quelles] raisons. Nous allons présenter ici une série d’hypothèses. Aucune ne paraîtra suffisante, ni vraiment raisonnable. Rien d’étonnant à cela, puisque règne dans le " domaine réservé " de la politique franco-africaine un mélange de " raison du prince " (ou du dauphin...) et de " déraison d’Etat " (4). Les chercheurs les plus tenaces, renonçant à trouver une quelconque rationalité diplomatique, finissent par se replier sur un ensemble de petites causalités mesquines, consolidé par une méconnaissance effarante des réalités locales et des schémas géopolitiques dont on ne sait plus, quand on a fini de les exposer, s’il faut en rire ou en pleurer (5)".

La différence avec le Rwanda, c’est que la France vient au Soudan après que les pratiques génocidaires se soient installées, et pour appliquer une place laissée vacante par les Anglo-Saxons en raison même (du moins partiellement) du comportement intolérable du régime de Khartoum.

La question : " Pourquoi la France est-elle au Tchad ? " a moins d’intérêt pour l’histoire immédiate. La France y est, et l’on sait que, dans notre République, le plus difficile est de changer quoi que ce soit. L’on n’a pu, d’ailleurs, " investir " ce pays durant un siècle sans y nouer des attaches qui ne sont pas toutes méprisables - loin de là. Mais la politique française au Tchad est victime de la débandade des acteurs de la scène franco-africaine, et des aveuglements qu’induit un très ancien clivage :

" Depuis la conquête du Tchad, les Français se sont divisés en deux groupes : ceux qui étaient amoureux des zones arides, de leurs méharistes, de leurs femmes sveltes, de la civilisation des cours musulmanes, et, face à eux, ceux qui préféraient la verdure et les civilisations exotiques de l’Afrique mystérieuse, ceux dont le coeur battait au son du tam-tam rythmant les danses initiatiques des animistes victimes des razzias. Ces attitudes sentimentales des vieux coloniaux, puis des coopérants, furent successivement confortées par la politique parisienne, tantôt soutenant les " musulmans civilisés " contre les " fétichistes sauvages ", tantôt défendant les " Noirs " victimes du mépris des " pillards du Nord " et dont le dévouement à la France avait amené plus d’un à perdre la vie sur les champs de bataille européens. Ainsi, en 1979, alors que la France soutenait en même temps MM. Hissein Habré et Kamougué tandis que leurs partisans se massacraient à N’Djaména, les Français " sudistes " se retrouvaient derrière l’ambassadeur tandis que les " nordistes " faisaient bloc derrière le commandant de la base française, réputé pour son soutien aux Forces armées du Nord (6)".

Cette exploration du rôle erratique de la France au Tchad et au Soudan sera donc, malheureusement, une nouvelle exploration d’une incohérence gauloise génératrice de chaos, ce dont les populations de ces pays n’ont pas vraiment besoin.

Notes :

1. Dossier diffusé le 8 février 1995.

2. Henri Coudray, Chrétiens et musulmans au Tchad, in Islamochristiana (Rome), n° 18, 1992 p. 176.

3. " Il est formellement établi que le Soudan occupe onze villages dans la sous-préfecture de Goz-Béida ", au sud-est du Tchad. (N’Djaména Hebdo, 02/09/93).

4. Cf. Jean-Christophe Ferney, La France au Rwanda : raison du prince, déraison d’État ? , in Politique africaine 10/93.

5. François-Xavier Verschave, Complicité de génocide ? La politique de la France au Rwanda, La Découverte, 1994, p. 10.

6. Jean-Pierre Magnant, in Etats d’Afrique noire, éd. Jean-François Médard, Karthala, 1991, p. 187.


Tchad : quelques repères chronologiques*

Xe-XIXe siècles

Le Tchad actuel correspondait au Soudan central, où se sont constitués des royaumes (Kanem-Bornou, Ouaddaï et Baguirmi) dont la prospérité était liée au commerce d’esclaves, d’ivoire et de plumes d’autruche, menés par des négociants libyens, soudanais, nigérians,... Guerres fréquentes pour le contrôle des voies transsahariennes.

1090

Un musulman monte sur le trône du Kanem : Dunama, fondateur de la dynastie des Banu Sayf. Le Baguirmi et le Ouaddaï seront islamisés beaucoup plus tard (XVIe-XVIIe s.). Longtemps, seuls les souverains et les dignitaires seront musulmans - en conservant des pratiques animistes.

Fin du XIXe siècle

L’aventurier soudanais Rabat se taille un empire au Tchad, sous des prétextes religieux.

1900

Rabat est battu et tué à Kousseri par les forces françaises. Celles-ci fondent, au confluent du Chari et du Logone, le chef-lieu du " Territoire du Chari ", Fort-Lamy (N’Djaména).

1910

Rattachement de ce territoire à l’Afrique Equatoriale Française (AEF, capitale Brazzaville).

1917

Massacre de 24 dignitaires musulmans à Abéché, sur ordre de l’officier français commandant la place, pour étouffer un prétendu complot.

1922

Création de la colonie du Tchad.

Vers 1930

Début de l’imposition de la culture du coton dans le Sud-Ouest tchadien.

1944

De Gaulle convoque la Conférence de Brazzaville, présentée comme une étape sur la voie de l’émancipation politique et du développement économique.

1960

Proclamation de l’Indépendance du Tchad, sous la présidence de François Tombalbaye, leader du Parti Progressiste Tchadien (PPT), immédiatement transformé en parti unique. Le gouvernement engage une politique autoritaire visant à mettre au pas le Nord en rébellion contre les abus de la nouvelle administration. Discrimination contre les cadres musulmans dans la fonction publique.

1966

Création du Front de Libération Nationale (FROLINAT) par les forces d’opposition et du Nord.

La rébellion FROLINAT est momentanément étouffée par l’intervention de soldats français.

27-28 août 1971

Tentative de coup d’Etat d’un ancien député de l’Assemblée Nationale, Ahmed Abdalla. Le président Tombalbaye accuse la Libye d’être impliquée. Rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Fin 1972

Reprise des relations diplomatiques entre le Tchad et la Libye.

Avril 1974

Enlèvement de l’archéologue Françoise Claustre par les rebelles du Nord.

18 octobre 1974

Un communiqué de la présidence de la République du Tchad annonce la découverte de pétrole au Kanem par la société américaine Continent Oil Company (Conoco).

13 avril 1975

Le général Félix Malloum est porté au pouvoir par un coup d’Etat au cours duquel le Président Tombalbaye trouve la mort. Rupture des relations diplomatiques avec la France.

Oct.-novembre 1975

Les dernières troupes françaises quittent le Tchad sur la demande du Président Malloum. Seuls 300 conseillers militaires, 350 professeurs et 200 techniciens sont autorisés à rester. La France est accusée par Malloum de livrer des armes à Hissein Habré.

5-11 février 1976

La visite à N’Djaména du Ministre de l’Equipement Robert Galley marque la reprise de bonnes relations entre la France et le Tchad.

5 mars 1976

Le Premier ministre Jacques Chirac se rend au Tchad et souligne que " la France reste fidèle à ses amis ".

6 mars & 19 juin 76

Signature à N’Djaména d’accords de coopération militaire et technique entre la France et le gouvernement du général Malloum.

Juin 1976

Félix Malloum accuse la gauche française, la Libye et l’Algérie d’apporter une aide au FROLINAT.

13 septembre 1976

Faisant état d’un accord conclu à la fin de 1972 avec le Président Tombalbaye, le gouvernement libyen revendique la bande d’Aouzou à l’extrême Nord.

Septembre 1976

Rencontre du Vice-Président du Comité Militaire Suprême tchadien et du Colonel Kadhafi à Tripoli à propos de la Bande d’Aouzou. Promesse d’aide financière de la Libye. Le Tchad rompt ses relations diplomatiques avec Israël. L’Arabie finance la construction d’une Grande Mosquée à N’Djaména.

1977

Intensification du conflit armé avec le FROLINAT, dont les différentes factions se réunifient sous la direction de Goukouni Wedeye.

30 janvier 1977

Libération de Françoise Claustre suite à des négociations secrètes. La France remercie officiellement la Libye pour son rôle dans cette libération.

31 mars-1er avril 1977

Tentative de coup d’Etat contre Félix Malloum. Les mutins invoquent la discrimination contre les musulmans dans l’armée tchadienne.

Août 1977

Le gouvernement tchadien perd le contrôle du Nord du pays et lance un appel aux Etats-Unis.

Septembre 1977

Le gouvernement de Jimmy Carter propose une aide militaire au Tchad.

17 février 1978

Prise de Faya-Largeau par les forces du FROLINAT.

Février 1978

Signature d’un accord séparé entre Hissein Habré, chef des FAN (Forces armées du Nord) et Félix Malloum, qui le nomme Premier ministre.

7 février 1978

Proclamation d’une amnistie et libération de prisonniers politiques.

Fin février 1978

Réunion des chefs d’Etat libyen, nigérien et tchadien, et du vice-Président soudanais dans l’oasis libyenne de Sebha, à propos du conflit tchadien. Accord de Sebha : proclamation d’un cessez-le-feu, expulsion du personnel étranger soutenant les parties en présence.

27 mars 1978

Proclamation d’un cessez le feu conformément à l’Accord de Sebha. Le gouvernement tchadien refusant d’expulser les troupes françaises qui le soutiennent, ce cessez-le-feu sera de courte durée.

Avril 1978

Progression des troupes du FROLINAT vers N’Djaména. Renforcement des contingents français soutenant le pouvoir central.

Janvier 1979

Rupture entre Félix Malloum et Hissein Habré, qui quitte le gouvernement.

Février-mars 1979

Violents combats dans tout le pays. Lutte pour le pouvoir entre les troupes du FROLINAT de Goukouni Wedeye et les FAN de Hissein Habré.

Août 1979

Lors d’une rencontre organisée par le gouvernement nigérian, signature d’un accord à Lagos entre Wedeye, Habré et d’autres leaders d’opposition. Un gouvernement provisoire (le GUNT) est formé sous le présidence de G. Wedeye. H. Habré assume les fonctions de Ministre de la défense. W.A. Kamougue, chef politique reconnu de la population du Sud, devient vice-Président. Cet accord stipule que chaque faction doit libérer ses prisonniers et retirer ses troupes de la capitale.

Mars 1980

Reprise des combats due au refus d’une partie du FROLINAT de libérer les prisonniers faits à Faya-Largeau et de retirer ses troupes de la capitale. Le GUNT est divisé. Habré reproche à Wedeye de s’appuyer sur la Libye qui occupe la Bande d’Aouzou. Accrochages entre les FAN et les Forces Armées Populaires (FAP), qui soutiennent le Président Wedeye. Les FAN doivent quitter N’Djaména.

Décembre 1980

La paix civile revient après la victoire des forces coalisées du GUNT sur les FAN. Les forces libyennes se retirent du pays à la demande du gouvernement tchadien. Les FAN réfugiées au Soudan reçoivent le soutien des Etats-Unis.

Fin avril 1981

Les combats entre le FROLINAT et les FAN ont fait plus d’un millier de morts.

Juin 1982

Intervention d’une force africaine d’interposition (Nigéria, Zaïre et Sénégal), accompagnée d’une aide française, qui laisse renverser Goukouni Wedeye.

19 juin 1982

Investiture de Hissein Habré. Sa légitimité est confortée au Sommet franco-africain de Kinshasa.

9 juin 1983

Les participants au 19e sommet de l’OUA consacrent le régime de Hissein Habré.

24 juin 1983

Goukouni Wedeye (chef du GUNT) prend Faya-Largeau avec l’aide des Libyens.

3 juillet 1983

Reprise de Faya-Largeau par les FAN avec le soutien de la France et du Zaïre (envoi de soldats, de matériel et de munitions). Ces deux pays répondent à l’appel de Hissein Habré - contre les recommandations de l’OUA, opposée à toute intervention de puissances étrangères.

10 août 1983

Reprise de Faya-Largeau par les troupes de Wedeye avec le soutien de la Libye.

Débarquement de contingents français dans le cadre de l’opération " Manta " (3 000 hommes, avions d’appui tactique et gros porteurs, blindés légers, missiles... ).

26 août 1983

François Mitterrand explique que les missions du contingent français au Tchad sont de concourir à une paix définitive en arrêtant la guerre, en préservant l’intégrité territoriale et l’indépendance du pays, en suscitant une solution négociée permettant de parvenir à l’organisation d’élections libres.

Septembre 1984

" Septembre noir " : massacres commis par les forces gouvernementales dans la région Sud-est du Tchad.

1985

Le conseiller militaire de Hissein Habré, Idriss Déby, fait un stage à l’Ecole militaire de Paris où il noue des liens avec des militaires français.

Mars-avril 1985

H. Habré fait une tournée dans les provinces du Sud.

Juillet 1985

Signature d’accords militaires avec le Zaïre.

Décembre 1986

Les Etats-Unis réaffirment leur soutien à H. Habré.

Déc. 86-Janv. 87

Censure de la presse.

Mars-Avril 1987

Reconquête du BET (Borkou-Ennedi-Tibesti). Défaite des Libyens.

2 novembre 1987

Le FMI accorde un prêt de 19 millions de dollars au Tchad.

Fin 1987

Habré accuse le Soudan de soutenir les forces anti-gouvernementales dans les régions proches de la frontière soudanaise.

Mai 1988

La Libye reconnaît le gouvernement de Hissein Habré.

16 janvier 1989

La France annonce qu’elle retire une partie de ses troupes et sa station-radar de Moussoro.

12 avril 1989

Echec d’une tentative de coup d’Etat fomenté par Idriss Déby. Ce dernier se réfugie au Soudan, où il rencontre Paul Fontbonne, agent de la DGSE à Khartoum.

21 octobre 1989

Visite privée de Hissein Habré en Europe. Rencontre avec François Mitterrand.

10 décembre 1989

Référendum. Hissein Habré est réélu avec 99,96 % des suffrages.

Juin 1990

Sommet franco-africain de la Baule. Hissein Habré se montre très hostile au multipartisme et à la démocratisation recommandés par François Mitterrand.

1er décembre 1990

Idriss Déby prend le pouvoir avec l’aide de la France, qui maintient son dispositif militaire. Accompagné de l’officier de la DGSE Paul Fontbonne, il conquiert N’Djaména sans guère rencontrer de résistance.

Hissein Habré s’enfuit avec les liquidités publiques.

La Commisson d’enquête sur ses crimes et exactions, présidée par le magistrat Mahamat Hassan Abakar, dénombrera 40 000 personnes tuées ou disparues de 1982 à 1990.

Février 1991

Idriss Déby est reçu officiellement à Paris.

28 février 1991

Promulgation de la Charte Nationale qui accorde tous les pouvoirs au Président Idriss Déby et remet à 30 mois l’instauration du multipartisme.

Mars 1991

Investi Président Idriss Déby promet la tenue d’une Conférence nationale ayant pour tâche principale l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

19 avril 1991

Promulgation d’une ordonnance légalisant le multipartisme.

Mai 1991

Goukouni Wedeye rentre d’exil.

21 décembre 1991

Nomination de la Commission Nationale de 80 membres chargée de la préparation de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).

1992

Les leaders d’opposition politique et syndicaliste expriment le souhait de voir l’armée française assurer la sécurité de la CNS. La France accorde un don de 220 millions de FF en plus de sa coopération militaire. Elle obtient qu’Elf-Aquitaine puisse participer au consortium pétrolier, à direction américaine, appelé à exploiter le pétrole du Sud tchadien.

Février 1992

Assassinat du Président de la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme.

Mai 1992

La Banque mondiale et le FMI obtiennent du gouvernement tchadien la mise en place d’un plan d’assainissement de l’économie, qui provoque des mouvements sociaux.

Juin 1992

Christian Quesnot, chef d’état-major particulier du Président Mitterrand, met 6 conditions au maintien de la présence militaire française (le plan Epervier) : forte réduction des effectifs de l’armée, tenue de la Conférence nationale, puis formation d’un gouvernement de transition, libération des prisonniers politiques, respect des droits de l’homme, reprise en main de l’administration financière de l’Etat. Seul le second point sera convenablement appliqué.

Mi-décembre 1992

Le président Déby signe avec la France une convention instaurant un " dispositif d’appui renforcé aux finances tchadiennes " (impôts, finances, trésor, douanes), incluant le déploiement de coopérants français dotés des mêmes pouvoirs que les hauts fonctionnaires tchadiens. Faute de pouvoir empêcher les malversations, ces coopérants devront être retirés.

Janvier 1993

Le gouvernement annule ou allège une grande partie des mesures du plan d’assainissement.

Dans la région du Lac et dans le Sud, exactions des forces armées : 246 personnes tuées, 22 villages brûlés et pillés dans le Logone oriental.

15 janvier 1993

Ouverture de la Conférence nationale souveraine (CNS).

Avril 1993

Nouvelles offensives de l’armée dans la région du Lac et dans le Sud.

11 janvier 1994

Dévaluation de 50% du franc CFA à Dakar.

3 février 1994

Un arrêt de la Cour de la Haye attribue définitivement au Tchad la Bande d’Aouzou.

3 avril 1994

Prolongation d’un an de la période de transition engagée à l’issue de la CNS.

Eté 1994

La DST rassemble à Paris, pour une " réunion de travail ", un certain nombre d’opposants au régime.

Septembre 1994

" Expédition punitive " de la Garde républicaine dans le Logone, au Sud : tueries, pillages, tortures.

Fin 94-Début 95

Le consortium pétrolier renonce provisoirement à mettre en exploitation les gisements du Sud.

Préparation des élections présidentielles. Adoption d’un Code électoral qui autorise le vote des " Tchadiens de l’étranger " (on parle de près de 5 millions). Les élections seraient supervisées par une " Commission nationale " dépendant du ministère de l’Intérieur.

+ d’infos :

- Survie

- Survie Paris

- Survie Toulouse

Les textes ci-dessus sont extraits du site de Survie France

Survie est une association loi 1901 qui milite en faveur de l’assainissement des relations franco-africaines, de l’accès de tous aux biens fondamentaux et contre la banalisation du génocide.

Les groupes locaux de Survie sont implantés dans de nombreuses régions de France. Ces groupes prennent des initiatives et se mobilisent pour relayer, dans toute la France, les objectifs définis par les instances nationales.

Survie est une campagne de citoyens, inspirée par le manifeste-appel de 126 prix Nobel contre la faim et pour le développement (1981). En plusieurs pays d’Europe, et notamment en France, des citoyens ont fait leur le message central de cet appel : la faim et la misère ne sont pas des fatalités ; pour y mettre un terme il ne suffit pas de la générosité individuelle, ou d’actions humanitaires ponctuelles, il faut mobiliser les moyens de l’action collective, c’est-à-dire prendre des décisions politiques - voter les lois et les budgets indispensables, instituer des dispositifs efficaces, contrôler rigoureusement les résultats. Bref, "donner valeur de loi au devoir de sauver les vivants".


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