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une extrême gauche "décomplexée"... au service de la démocratie bourgeoise

Pourquoi la bourgeoisie tient tant à nous faire voter ?

... tous ont le même mot à la bouche : "VOTER"

Pas un jour qui passe sans qu’on nous rebatte les oreilles avec la même vieille chanson : "Il faut aller voter !". Sarkozy ou Ségolène, Villepin ou Voynet, Bayrou Buffet ou Besancenot - et sans bien sûr oublier l’éternelle Arlette - tous ont le même mot à la bouche : "VOTER".

Devant une telle unanimité il y a de quoi se méfier ! Alors, pourquoi tiennent-ils tant qu’on vote ? D’ici aux élections nous publierons sur notre page d’accueil l’ensemble des articles, d’actualité ou d’analyse, à propos de cet évènement majeur pour la bourgeoisie française : les présidentielles de 2007.

Courant Communiste International Mis en ligne par iso
Mots clés (Tags): Economie Elections

LO et LCR : un seul et même appel pour faire voter les travailleurs

Une élection s’achève, une autre commence. Après les présidentielles du mois de mai, c’est au tour des législatives d’occuper le terrain de la campagne électorale. A peine le temps de reprendre son souffle et voilà le brave citoyen à nouveau mis à contribution.

Fort heureusement, pour prévenir tout risque d’indigestion, au beau milieu de ce gargantuesque gavage démocratique, la bourgeoisie sait qu’elle peut compter sur les services d’une extrême-gauche toujours prompte à ranimer l’appétit citoyen et convier les ouvriers à se joindre au grand banquet républicain.

Ainsi, Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), chacune dans un registre différent, ont ressorti leurs tambourins pour battre, à grand bruit, le rappel vers les bureaux de vote.

LCR : une extrême gauche "décomplexée"... au service de la démocratie bourgeoise

"Il est évident que la victoire de Sarkozy est une très mauvaise nouvelle et qu’on a pris un coup sur la tête le 6 mai. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire" (Rouge 17 mai). Attention, personne ne descend du manège, c’est reparti pour 2 tours ! Contrairement à LO, sa vieille cousine, la LCR n’y va pas par quatre chemins et décide d’afficher sans détour son démocratisme façon "extrême gauche décomplexée" en allant, au culot, faire avaler aux ouvriers que le meilleur moyen de se défendre contre les attaques à venir, c’est encore de voter pour des représentants qui, une fois dans les assemblées (ou ailleurs), constitueront "une force anticapitaliste déterminée à lutter pied à pied contre la droite et le patronat... une force qui choisira toujours les salaires contre les profits". Bref, les ouvriers sont cordialement invités à mettre en sourdine leurs luttes ou, du moins, à remettre leur sort entre les mains des institutions démocratiques, celles là même qui ont été édifiées pour défendre les intérêts de la seule classe dominante de ce système : la bourgeoisie.

"Voter pour les candidats de la LCR, le 10 juin, ce sera dire [...] votre volonté de ne pas vous laisser faire. Ce sera un geste en faveur d’une autre répartition des richesses, pour reconstruire la solidarité et l’espoir. Ce sera un vote qui dira clairement qu’il est possible de faire reculer Sarkozy, un vote pour une gauche de lutte" (tract LCR du 29 mai).

Si les meilleures soupes se font dans les vieilles marmites, c’est toujours avec de jeunes carottes. Il est donc bien normal que la vieille LCR avec son jeune Besancenot nous resserve de cette mixture réformiste si efficace pour éloigner la classe ouvrière de sa perspective révolutionnaire en lui faisant espérer qu’un monde nouveau peu sortir des urnes républicaines. LO : une extrême gauche radicale"... au service de la démocratie bourgeoise

Pour LO, par contre, ç’en est assez de ce cirque électoral... il est temps d’ouvrir les yeux.

"Tout dépend du monde du travail, de sa détermination et de la conscience qu’il aura que le bulletin de vote n’est qu’un chiffon de papier et que seules les luttes peuvent payer" (LO du 11 mai). Voilà que LO hausse le ton...

"Notre avenir est, en fait, entre nos mains. Pas par la grâce d’un bout de papier à glisser dans l’urne..." (LO du 25 mai). Et oui, les élections ne servent pas les intérêts de la classe ouvrière, mais uniquement ceux de la bourgeoisie, le prolétariat ne dispose pas d’autres moyens de défendre ses intérêts que sa lutte, sur son terrain de classe. Et pourtant, LO n’a jamais hésité a imprimer le nom d’Arlette Laguiller sur des millions de ces "chiffons de papier", et cela depuis 1974 !

Comment expliquer cette contradiction apparente ? Le plus simplement du monde, puisque à en croire LO, il n’y en a aucune !

"Les votes pour les grands partis ne changeront rien à rien, si ce n’est renforcer les illusions et les faux espoirs électoraux. [C’est pourquoi] ... les votes pour les candidats de Lutte ouvrière exprimeront au moins qu’une partie, fut-elle petite, de l’électorat ouvrier ne fait pas confiance aux bulletins de vote pour changer son sort" (LO du 25 mai).

Pour dire à la bourgeoisie qu’on "ne fait pas confiance au bulletin de vote" pour changer le monde, il faut... glisser un bulletin de vote dans l’urne ! On reconnaît bien là le double langage de LO qui nous dit d’un côté que voter ne sert à rien pour mieux nous appeler dans la même phrase à faire notre devoir de citoyen. Que l’on ne s’y trompe pas, tout ceci est on ne peut plus logique... du moins pour une organisation qui défend (tous compte fait et sous couvert de radicalisme révolutionnaire) les intérêts du capital, en invitant la classe ouvrière à exprimer sa colère à travers un moyen purement bourgeois et totalement dénué de la moindre efficacité pour remettre en cause l’ordre établi.

C’est à chaque élection que les trotskistes se prêtent à ces petits jeux. A chaque élection, ils font la promotion de la démocratie, cette mystification selon laquelle le "peuple" exercerait le pouvoir politique. Mais le seul pouvoir auquel la classe ouvrière puisse prétendre, c’est celui qu’elle prendra par ses luttes après avoir détruit tout l’appareil démocratique qui sert aujourd’hui à la bourgeoisie pour exercer sa dictature et maintenir le règne de l’exploitation.

GD (24 mai)


Elections législatives : les ouvriers n’ont rien à attendre des urnes

Et rebelote, pas de repos pour les braves électeurs. Les "citoyens français" sont à nouveau conviés à se rendre aux urnes, les 10 et 17 juin, afin d’élire cette fois ces dames et ces messieurs députés de l’Assemblée nationale.

Décidément, les enjeux électoraux auront été cette année au cœur de toutes les préoccupations, omniprésents à la télévision, à la radio et dans la presse. L’intérêt suscité par tout ce remue-ménage semble bien réel puisque les taux de participation aux présidentielles ont atteint des sommets. Voter, ce "geste citoyen", est aujourd’hui ressenti par la très grande majorité de la population comme un véritable devoir. Dans le climat actuel, celui qui ose avouer à ses collègues ou à son entourage qu’il ne vote pas, s’attire instantanément les foudres et la désapprobation générale.

S’inquiéter pour l’avenir, vouloir mettre un terme à la dégradation continuelle de nos conditions de vie est tout à fait légitime. Mieux, c’est une nécessité. Mais est-ce vraiment en se mobilisant ainsi massivement sur le terrain électoral que les ouvriers pourront faire face ensembles à toutes ces attaques ? La démocratie, une grande machine à semer des illusions

Officiellement, le droit de vote est un bien précieux. Grâce à lui, chaque citoyen a entre ses mains le pouvoir de choisir la politique à mener dans sa commune, son département, sa région, sa nation. C’est le fondement de la démocratie. Mais ce "pouvoir" n’est-il pas qu’une farce ?

A chaque élection, des projets différents pour l’avenir de la société sont censés s’affronter. Ainsi, pour ces législatives toutes proches, le Parti socialiste martèle qu’il faut absolument éviter la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme, Sarkozy. En donnant du poids à la gauche dans l’hémicycle de l’Assemblée, le PS pourrait, soi-disant, s’opposer à la politique d’austérité de la droite et se battre en faveur de mesures sociales. Du vent ! La politique menée par les socialistes depuis des décennies et ressentie dans sa chair par la classe ouvrière, ne diffère en rien de celle de la droite. D’ailleurs, toutes les attaques à venir du gouvernement Fillon faisaient aussi parti du "plan d’action" de Ségolène Royal : réforme des retraites et des régimes spéciaux, démantèlement progressif des couvertures de santé, augmentation des charges de travail... Et il ne pouvait en être autrement. Toutes ces mesures sont nécessaires pour la compétitivité de l’économie nationale et, donc, toute fraction au pouvoir a pour mission de les mettre en place.

La propagande électorale est justement là pour cacher cette vérité toute crue en faisant croire à l’éventualité d’une alternative : "oui, une autre politique est possible... à la condition de bien voter". Mensonges et poudre aux yeux ! Que signifie ce nouveau gouvernement, cette "équipe de France" teintée du rose des transfuges socialistes tels Kouchner ou Besson, si ce n’est que tous ces gens là appartiennent bel et bien à la même famille... la bourgeoisie. Les différences qui séparent les partis bourgeois ne sont rien en comparaison de ce qu’ils ont en commun : la défense du capital national. Pour ce faire, ils sont capables de travailler très étroitement ensemble, surtout derrière les portes fermées des commissions parlementaires et aux plus hauts échelons de l’appareil d’Etat. Ce n’est qu’un petit bout des débats de la bourgeoisie qui se montre au parlement. Et les membres du parlement sont en fait devenus des fonctionnaires d’Etat qui de temps à autres gesticulent dans l’hémicycle devant les caméras de France 3 pour feindre l’indignation face à telle ou telle mesure, tel ou tel mot "déplacé" d’un autre député... tout ceci afin d’épater la galerie et faire croire à l’intensité de la vie démocratique.

Les élections n’offrent donc en vérité aucune véritable alternative, aucune issue de secours. La possibilité de faire entendre sa voix par les urnes n’est qu’une illusion savamment entretenue. Isolé, l’ouvrier est impuissant

Si la classe ouvrière n’a rien à gagner sur le terrain électoral, la bourgeoisie, quant à elle, remporte la mise à tous les coups. En transformant les ouvriers en citoyen-électeur, elle les dilue dans la masse de la population, les isole les uns des autres. Seuls et donc impuissants, elle peut ainsi leur bourrer le crâne à sa guise.

"Tous les hommes naissent libres et égaux en droit" comme cela est gravé dans le marbre de la déclaration universelle des droits de l’homme. Pour ce faire, chaque citoyen a un droit inaliénable, celui de voter. Cette idéologie peut se résumer en une simple équation : un individu = un vote. Mais le problème, c’est justement que cette belle déclaration de principe n’est que virtuelle. Dans le monde réel, les hommes sont tout sauf égaux. Dans le monde réel, la société est divisée en classes. Au dessus et dominante, tenant les rênes, il y a la bourgeoisie ; en dessous, il y a toutes les autres couches de la société et en particulier la classe ouvrière. Dans la pratique, cela signifie qu’une minorité détient l’Etat, les capitaux, les médias... La bourgeoisie peut ainsi imposer au quotidien ses idées, sa propagande.

Ce rouleau compresseur médiatique passe et repasse sur le corps électoral depuis plus d’un an. Pas une seule minute la propagande n’a cessé. Les magazines, les journaux, les émissions spéciales se sont succédées à un rythme infernal afin que jamais, oh grand jamais, les ouvriers puissent réfléchir un instant par eux-mêmes. Ce bourrage de crâne n’est pas nouveau, le premier congrès de l’Internationale communiste affirmait déjà en 1919 : "[la liberté de la presse] est un mensonge, tant que les meilleurs imprimeries et les plus gros stocks de papier sont accaparés par les capitalistes [...]. Les capitalistes appèlent liberté de la presse la faculté pour les riches de corrompre la presse, la faculté d’utiliser leurs richesses pour fabriquer et pour soutenir la soi-disant opinion publique" 1. En votant, l’ouvrier devient passif et spectateur

Revenons à notre pauvre bougre qui dans un élan inconscient de témérité osa "avouer" à ses collègues son peu de foi dans le cirque électoral, recevant immédiatement en récompense d’autant de sincérité une volée de bois vert. Le dialogue à couteaux tirés est facile à imaginer. Lui, la goutte au front, bégayant que ça fait des années que nous nous faisons avoir, qu’ils sont tous pareils ces politiciens, que lui refuse de choisir entre la peste et le choléra. Tous les autres coupant court à la discussion puisque ne pas voter c’est... faire le lit du Front national !

En s’appuyant sur la peur du fascisme, telle une ombre planant de façon lointaine au dessus des têtes, la bourgeoisie insiste inlassablement sur la fragilité de la démocratie, sur la nécessité pour tous de la défendre et de la faire vivre. Elle est ainsi parvenue à annihiler d’avance toute discussion potentiellement honnête et constructive sur la question électorale. Le ressort de l’argumentaire est simple : même si la démocratie n’est pas parfaite, elle permet à chacun de se faire entendre. Il est donc interdit de gâcher cette chance.

Mais à y regarder de plus près, là encore, la réalité est toute autre. La démocratie bourgeoise sert de masque à la dictature qu’exerce le capital. Voter donne l’illusion d’agir. L’électeur est acteur juste pendant 3 secondes, le temps de glisser le bulletin dans l’urne, et encore un acteur contraint de jouer un script écrit par un autre. Une fois "le responsable politique" élu, l’électeur n’est plus qu’un spectateur.

La classe ouvrière se doit de développer une façon de vivre, d’agir et de décider collectivement radicalement différente. Dans la démocratie bourgeoise, une fois tous les cinq ans, la société fait semblant d’avoir un grand débat collectif où tout le monde est impliqué. Dans la lutte, au contraire, cette implication de tous est réelle. Dans les assemblées générales authentiquement prolétariennes, la parole est partagée, les débats y sont ouverts et fraternels et, surtout, les délégués sont révocables. Cette révocabilité est importante, elle signifie que le pouvoir reste entre les mains des masses. Si le délégué ne défend plus l’intérêt général, eh bien on en change. La lutte en Pologne en 1980 est un exemple frappant de cette vie ouvrière en action, de cette volonté d’agir réellement collectivement. Quand le comité de grève se réunissait, constitué des délégués élus, la foule écoutait dehors, grâce à des micros et des hauts-parleurs, l’avancée des discussions et manifestait par des cris son approbation ou son mécontentement ! Il n’était pas question de laisser une poignée décider pour tout le monde 2.

C’est donc un gouffre qui sépare la démocratie bourgeoise de la vie politique prolétarienne. D’un côté, les manœuvres, les manipulations, le pouvoir au main d’une minorité dominante. De l’autre, la solidarité, le débat ouvert et fraternel, le pouvoir entre les mains des masses ! Depuis des décennies, les élections se suivent et se ressemblent. Le temps de la campagne, les candidats rivalisent de promesses, jurant la main sur le cœur qu’avec eux, l’avenir sera meilleur. Une fois élus, de gauche ou de droite, toutes leurs belles paroles s’envolent pour retomber sous la forme d’attaques brutales. Toujours la même politique anti-ouvrière, toujours la même austérité. Ces "désillusions", la classe ouvrière en a soupé jusqu’à la nausée.

Le terrain électoral est LE terrain de la bourgeoisie. Sur ce champ de bataille, toutes les armes sont entre les mains de la classe dominante. Elle en sort chaque fois victorieuse et le prolétariat chaque fois vaincu. Par contre, dans la rue, dans les usines, en assemblée générale, les ouvriers peuvent s’unir, s’organiser et se battre collectivement. La solidarité de la classe ouvrière est une des clés de l’avenir contrairement à ces petits bouts de papiers nommés bulletins de vote !

Pawel

Notes :

1/ Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne présentées par Lénine le 4 mars 1919.

2/ Lire notre brochure "Sur la Pologne" (non disponible en ligne à ce jour) .

Positions de base du CCI

* Depuis la Première Guerre mondiale, le capitalisme est un système social en décadence. Il a plongé à deux repri­ses l’humanité dans un cycle barbare de crise, guerre mondiale, reconstruction, nouvelle crise. Avec les années 80, il est entré dans la phase ultime de cette décadence, celle de sa décomposition. Il n’y a qu’une seule alterna­tive devant ce déclin historique irréver­sible : socialisme ou barbarie, révolution communiste mondiale ou des­truction de l’humanité.

* La Commune de Paris de 1871 fut la première tenta­tive du prolétariat pour mener à bien cette révolution, à une époque où les conditions n’étaient pas encore mûres. Avec la situation donnée par l’entrée du ca­pitalisme dans sa période de décadence, la révolution d’Octobre 1917 en Russie fut le premier pas d’une au­thentique ré­volution communiste mondiale dans une vague révolu­tionnaire internationale qui mit fin à la guerre impéria­liste et se prolongea plusieurs années. L’échec de cette vague révolutionnaire, en particulier en Allemagne en 1919-23, condamna la révolution en Russie à l’isolement et à une rapide dégénérescence. Le stalinisme ne fut pas le produit de la révolution russe, mais son fossoyeur.

* Les régimes étatisés qui, sous le nom de « socialistes » ou « communistes », ont vu le jour en URSS, dans les pays de l’est de l’Europe, en Chine, à Cuba, etc., n’ont été que des formes particulièrement bru­tales d’une tendance universelle au capitalisme d’Etat, propre à la période de décadence.

* Depuis le début du XXe siècle, toutes les guerres sont des guerres impérialistes, dans la lutte à mort entre Etats, petits ou grands, pour conquérir ou garder une place dans l’arène internationale. Ces guerres n’apportent à l’humanité que la mort et la destruction à une échelle toujours plus vaste. La classe ouvrière ne peut y répondre que par sa solidarité internationale et la lutte contre la bourgeoisie dans tous les pays.

* Toutes les idéologies nationalistes, d’« indépendance nationale », de « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », quel que soit leur prétexte, ethnique, histo­ri­que, religieux, etc., sont un véritable poison pour les ou­vriers. En visant à leur faire prendre parti pour une frac­tion ou une autre de la bourgeoisie, elles les mè­nent à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions et les guerres de leurs exploiteurs.

* Dans le capitalisme décadent, le parlement et les élec­tions sont une mascarade. Tout appel à participer au cir­que parlementaire ne fait que renforcer le men­songe présentant ces élections comme un véritable choix pour les exploités. La « démocratie », forme particulièrement hypocrite de la domination de la bourgeoi­sie, ne diffère pas, sur le fond, des autres formes de la dictature capitaliste que sont le stalinisme et le fas­cisme.

* Toutes les fractions de la bourgeoisie sont également réactionnaires. Tous les soi-disant partis « ouvriers », « socialistes », « communiste » (les ex-« communistes » aujourd’hui), les organisations gau­chistes (trotskistes, maoïstes et ex-maoïstes, anarchistes officiels), consti­tuent la gauche de l’appareil politique du capital. Toutes les tactiques de « front populaire », « front anti-fasciste » ou « front unique », mêlant les intérêts du prolétariat à ceux d’une fraction de la bour­geoisie, ne servent qu’à contenir et détourner la lutte du proléta­riat.

* Avec la décadence du capitalisme, les syndicats se sont partout transformés en organes de l’ordre capi­taliste au sein du prolétariat. Les formes d’organisation syndicales, « officielles » ou « de base », ne servent qu’à encadrer la classe ouvrière et à saboter ses luttes.

* Pour son combat, la classe ouvrière doit unifier ses lut­tes, en prenant elle-même en charge leur extension et leur organisation, par les assemblées générales sou­ve­raines et les comités de délégués, élus et révo­cables à tout instant par ces assemblées.

* Le terrorisme n’est en rien un moyen de lutte de la classe ouvrière. Expression des couches sociales sans avenir historique et de la décomposition de la petite-bourgeoisie, quand il n’est pas directement l’émanation de la guerre que se livrent en per­manence les Etats, il constitue toujours un terrain privilégié de manipulation de la bourgeoisie. Prônant l’action secrète de petites mi­norités, il se situe en complète opposition à la vio­lence de classe qui relève de l’action de masse consciente et or­ganisée du prolé­tariat.

* La classe ouvrière est la seule classe capable de me­ner à bien la révolution communiste. La lutte révolu­tion­naire conduit nécessairement la classe ouvrière à une confrontation avec l’Etat capitaliste. Pour détruire le ca­pitalisme, la classe ouvrière devra renverser tous les Etats et établir la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale : le pouvoir international des conseils ou­vriers, regroupant l’ensemble du prolétariat.

* La transformation communiste de la société par les conseils ouvriers ne signifie ni « autogestion », ni « nationalisation » de l’économie. Le communisme né­cessite l’abolition consciente par la classe ouvrière des rapports sociaux capitalistes : le travail salarié, la pro­duction de marchandises, les frontières nationales. Il exige la création d’une communauté mondiale dont toute l’activité est orientée vers la pleine satisfaction des be­soins humains.

* L’organisation politique révolu­tionnaire constitue l’avant-garde du prolétariat, facteur actif du processus de généralisation de la conscience de classe au sein du pro­létariat. Son rôle n’est ni d’« organiser la classe ouvrière », ni de « prendre le pouvoir » en son nom, mais de participer activement à l’unification des luttes, à leur prise en charge par les ouvriers eux-mêmes, et de tra­cer l’orientation politique révolutionnaire du combat du prolétariat. NOTRE ACTIVITE

* La clarification théorique et politique des buts et des moyens de la lutte du prolétariat, des conditions histo­ri­ques et immédiates de celle-ci.

* L’intervention organisée, unie et centralisée au niveau international, pour contribuer au processus qui mène à l’action révolutionnaire de la classe ouvrière.

* Le regroupement des révolutionnaires en vue de la constitution d’un véritable parti communiste mondial, indispensable au prolétariat pour le renversement de la domination capitaliste et pour sa marche vers la société communiste.

NOTRE FILIATION

Les positions des organisations révolutionnaires et leur activité sont le produit des expériences passées de la classe ouvrière et des leçons qu’en ont tirées tout au long de l’histoire ses organisations politiques. Le CCI se ré­clame ainsi des apports successifs de la Ligue des Com­munistes de Marx et Engels (1847-52), des trois Interna­tionales (l’Association Internationale des Tra­vailleurs, 1864-72, l’Internationale Socialiste, 1884-1914, l’Inter­nationale Communiste, 1919-28), des frac­tions de gau­che qui se sont se sont dégagées dans les années 1920-30 de la IIIe Internationale lors de sa dégénéres­cence, en par­ti­culier les gauches allemande, hollan­daise et italienne.



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