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RWANDA

La France et le financement du génocide des Tutsi (1)

Un point sur "l’affaire Marschner"

Quel est le rôle tenu par l’actuel Président français, M. Sarkozy, alors Ministre du Budget, pendant le génocide des Tutsi au Rwanda ?

Pourquoi la diplomatie française s’agite-t-elle ainsi depuis l’audition, par la Commission Mucyo, de Martin Marschner von Helmreich ?

Le travail de la commission Mucyo fait-il peur ? On ne peut que se poser la question devant les manœuvres actuelles de la diplomatie française lancées par M. Kouchner...

Un petit retour sur cette "affaire Marschner".

La Nuit rwandaise Mis en ligne par Bruno
Mots clés (Tags): Economie Politiques Rwanda

Martin Marschner von Helmreich vit à Monaco et est un spécialiste de la haute finance.

Il estime être un témoin de premier plan de l’implication de l’Etat français dans le financement du génocide des Tutsi : en 1994, il avait signé une convention de courtage financier avec la Caisse centrale de réassurance, où il avait déposé l’équivalent de trois milliards d’euros. Le 19 août 1994, la CCR, une compagnie de réassurance dépendant directement du Trésor public et créée par le général de Gaulle, lui fit savoir qu’elle avait perdu un milliard de francs français de l’époque, appartenant à sa filiale Rochefort Finances. Rappelons que cette société, Rochefort Finance, était, jusqu’en 1995, une maison de titres, dépositaire et promotrice d’une vingtaine d’Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) (càd des Sociétés d’Investissement à Capital Variable (SICAV) et des fonds communs de placement). La SA Rochefort Finances avait pour société mère, à concurrence de 60 % des parts, la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), établissement public, devenue société anonyme en 1992, mais dont l’actionnaire principal était l’Etat français. La CCR avait pour objet de gérer les fonds collectés par les compagnies d’assurance au titre de catastrophes naturelles.

Le 14 septembre 1994, coup de théâtre : le trésor public français, sans explications, remboursa l’intégralité de cette somme !

Marscher rappelle qu’à l’époque, le Ministre du Budget s’appelait Nicolas Sarkozy... Marschner aurait fourni à la Commission Mucyo, dont le but est de faire la lumière sur l’implication française dans le génocide, 800 pages de documents comptables. Pour lui, « il est évident que Rochefort Finances a été une filière de financement d’opérations occultes, en Afrique et ailleurs. Le « trou » financier de l’été 1994, creusé puis comblé, correspond exactement à la durée de l’Opération Turquoise. »

Sur base de ces révélations, les Rwandais se promettaient d’éplucher plus minutieusement encore les comptes de la Banque nationale du Rwanda qui aurait reçu et ventilé les fonds envoyés par la France via la BNP Paribas. Il apparaît déjà que cette dernière, durant le génocide, payait les frais de fonctionnement de plusieurs ambassades du Rwanda en Europe, qui dépendaient alors du gouvernement intérimaire [voir les documents de la CEC ci-dessous].

Si quelques clés et de nombreux chiffres semblent encore manquer aux accusations de Marschner, elles apparaissent comme autant de pierres qui balisent la voie vers la vérité de cette implication française dans le génocide... Une voie à suivre, donc...

 Documents disponibles sur le site de la CEC :

 Les paiements par la Banque de France et la BNP jusqu’au 1er août 1994

De 1991 à mars 1994, L’ensemble des bailleurs de fond, dont la Banque Mondiale et la coopération française, ont financé à vannes ouvertes un régime dont ils savaient qu’il affectait une grande partie de ces versements extérieurs à l’achat d’armes, et en particulier à celui de plus d’un million de machettes.

Enquêtant sur le financement des armes du génocide, Pierre Galand, ancien directeur d’Oxfam-Belgique et ex-président des ONG européennes, a pu consulter le circuit des paiements initiés durant le génocide par la Banque nationale du Rwanda (BNR) – l’instrument financier du Gouvernement génocidaire. Parmi les paiements ordonnés, une série ont eu lieu à un moment où plus un banquier, plus une tutelle de place bancaire ne pouvait ignorer à quels crimes servait cet argent.

Au moins 33 millions de francs de financement du camp génocidaire sont passés par la place financière de Paris.

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La facture des achats d’armes aux Seychelles par le colonel Bagosora est passée par la BNP

On se réfère ici essentiellement à deux sources : l’enquête des Nations Unies (UNICOI) et Patrick de Saint-Exupéry confirme les achats d’armes par Willem Petrus Ehlers aux Seychelles. Plus de 1,3 millions de dollars sont passés les 14 et 16 juin par les comptes de la BNR à la BNP :

« Nous relevons que, selon les données officielles, le gouvernement des tueurs a effectué, à partir de la BNR, des transferts à hauteur de 17 820 000 dollars entre les mois d’avril et d’août 1994. Plus de 6 440 200 dollars en chèques de voyage ont également été emportés par les anciens dignitaires. Une partie de ces fonds ont, d’évidence, pris la direction de la France. Et ce trésor de guerre sert à acheter des armes. […] Les autorités françaises ne peuvent ignorer la transaction des Seychelles. Elle est “couverte”, c’est-à-dire clandestine mais assumée. »

Brian Wood et Johan Peleman résument les résultats de l’enquête des Nations Unies :

Deux paiements séparés ont été effectués sur le compte de la Banque centrale des Seychelles à la Federal Reserve Bank de New York pour l’achat des armes. Deux montants de 179 965 $ et 149 982,50 $ ont été transférés sur le compte des Seychelles à partir d’un compte de l’Union Bancaire Privée à Genève. Dans un premier temps, les demandes d’information concernant le titulaire du compte adressées par l’UNICOI au Département fédéral du ministère des Affaires étrangères suisse n’ont donné aucun résultat. Le Département fédéral suisse a répondu à l’UNICOI que “les investigations rencontrent de multiples problèmes d’ordre juridique et pratique”. Cependant, en août 1997, le Procureur général de Suisse a envoyé une lettre à l’UNICOI lui notifiant qu’une enquête sur les transactions financières relatives à l’affaire avait été ouverte. Le gouvernement suisse a donné des détails qui attestent qu’Ehlers était en effet le titulaire d’un compte numéroté – 82-113 CHEATA – à l’agence de Lugano de l’Union Bancaire Privée en Suisse.

Le Procureur général suisse a confirmé que les deux paiements séparés de 179 965 $ et 149 982,50 $ ont été effectués respectivement les 15 et 17 juin 1994. Il a de plus affirmé que les 14 et 16 juin 1994, le compte d’Ehlers avait été crédité de 592 784$ et 734 099$. En d’autres termes, un million de dollars a été transféré sur le compte d’Ehlers en plus de ce qui a été payé sur le compte de la Banque centrale des Seychelles à New York.

Le Procureur général a dit à L’UNICOI que ces fonds importants arrivant sur le compte d’Ehlers provenaient d’un compte à la Banque nationale de Paris SA, à Paris, lui-même actionné au nom de “Banque nationale du Rwanda, Kigali”. Alors, d’où cet argent venait-il vraiment ?

Le journal français Le Figaro a tenté de reconstituer ces transactions en avril 1998, mais la Banque nationale de Paris et l’Union Bancaire Privée en Suisse ont décliné tout commentaire sur l’affaire. Des représentants de la Federal Reserve Bank de New York ont renvoyé les journalistes du Figaro vers la banque suisse...

On peut lire sur le site d’ARI ou de Menapress, le 22 mai 2007, le texte suivant :

 Rwanda, témoignage : la dotation en armes des génocidaires a été financée par le gouvernement français

Martin Marschner von Helmreich : « Si vous trouvez à la BNR un document comptable sur la livraison d’armes au cours de cette période, sachez que c’est l’argent de mes clients, détourné, qui a servi à cette opération ».

Ainsi, Martin Marschner von Helmreich, partenaire de la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), indiquait-il , devant la commission Mucyo , que des sociétés de l’Etat français ont financé l’achat d’armes utilisées par les forces génocidaires, par l’entremise de la BNP-Paris. De nationalité allemande, Martin Marschner est né le 4 août 1957 à Hambourg. Diplômé en sciences politiques à Bordeaux, section Economie et Finances, il est arrivé pour la première fois au Rwanda en 1987, afin de rencontrer l’Ambassadeur d’Allemagne à Kigali. Martin Marschner, qui vit actuellement dans la principauté de Monaco, a été entendu lundi 21 mai dernier, par la commission rwandaise qui enquête sur le rôle de la France dans le génocide. Il avait signé une convention de courtage financier avec la CCR et déposé jusqu’à 20 milliards des francs français, appartenant à ses clients, soit trois milliards d’euros, faisant de lui le principal partenaire, avec près de 80 % de dépôts.

La CCR a été fondée en 1945 par le Général Charles de Gaulle, pour permettre à la France de se développer, en créant une compagnie de réassurance auprès de laquelle toutes les autres sociétés pourraient transférer leurs risques. Elle n’a pas de statut juridique propre, elle dépend du trésor public, selon le témoin. La Caisse Centrale de Réassurance couvre un certain nombre de risques, allant des calamités agricoles à ceux de l’armée française à l’étranger, notamment les risques attenant à la présence de ses navires dans des zones à risque, ainsi que les retraites de l’armée.

Le 29 août 1994, la CCR signalait au témoin qu’elle avait perdu un milliard des francs français appartenant à Rochefort Finances, sa filiale. En tant qu’expert des questions financières, Martin Marschner rétorqua qu’il est impossible de perdre autant d’argent sans fournir d’explication circonstanciée. « Il y a des procédures, des règlements. Vous devez me donner des explications. Qu’est-ce que je vais dire à mes clients ? », demanda-t-il à la direction de la CCR.

Le 14 septembre 1994 survint un coup de théâtre : le trésor public français remboursa cet argent. « Une société étatique qui perd un milliard et, 15 jours plus tard, le contribuable qui renfloue la somme, sans aucun élément d’explication, cela constitue un événement anormal. Le contribuable français a ainsi remboursé l’argent détourné par ses dirigeants pour financer le génocide », a affirmé M. Marschner.

Considérant cette période, courant de janvier à août 1994, et se référant aux rapports de l’ONU et de la société civile française, le témoin a conclu qu’il ne subsiste aucun doute sur le fait que les fonds détournés ont servi à l’achat d’armes utilisées par les forces génocidaires. Martin Marschner a décrit lundi, devant la commission d’enquête, l’implication financière occulte de la France dans le génocide, les mécanismes de détournement, et les fonds strictement occultes qui ont transité par la BNP en provenance des sociétés de l’Etat français. « Si vous trouvez à la BNR (Banque Nationale du Rwanda. Ndlr.) un document comptable sur la livraison d’armes au cours de cette période, sachez que c’est l’argent de mes clients, détourné, qui a servi à cette opération », a encore déclaré Martin Marschner. « Ce qui est intéressant, précise le témoin, c’est de constater que moi, qui cherche où est parti l’argent de mes clients, je tombe sur un numéro de compte à la BNP. Vous, qui cherchez d’où est venu l’argent qui a financé les livraisons d’armes aux FAR, vous tombez sur le même compte ! ».

Marschner a émis le souhait de voir l’Etat rwandais se constituer partie civile dans le procès qui l’oppose, depuis 1994, à l’Etat français, du fait que la Caisse Centrale de Réassurance, dépendant du trésor public, a financé de manière occulte le génocide de 1994, dans lequel plus d’un million de Tutsi ont péri. Dans leurs conclusions, les ONG françaises constituées en Commission d’Enquête Citoyenne (CEC), affirment que la Banque Nationale du Rwanda, dépositaire du trésor de guerre des organisateurs du génocide, a pu tirer des sommes considérables sur la Banque de France et la BNP Paris : FF 2 737 119,65, en six prélevements, du 30 juin au 1er août, pour la Banque de France, et FF 0 488 140,35, en sept prélèvements, du 14 au 23 juin 1994, pour la BNP.

La CEC se demande également comment la Banque de France a pu procurer des moyens financiers (dont 1 500 000 FF, le 1er août 1994, alors que le gouvernement responsable du génocide, et sa banque, avaient quitté le Rwanda depuis un mois) aux auteurs d’un genocide commencé le 7 avril. La Commission se demande pourquoi la France et la BNP n’ont pas davantage coopéré avec la commission d’enquête des Nations Unies, à propos de la double livraison d’armes aux FAR, évoquée plus haut, en provenance des Seychelles, à la mi-juin 1994, impliquant l’intermédiaire sud-africain Ehlers et le colonel Bagosora, et dont le paiement est venu de la BNP Paris. Martin Marschner a fait savoir que toutes ces transactions occultes se sont effectuées alors que l’actuel Chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, était ministre du budget.

Alexis Ruset et Terraillon étaient respectivement président et directeur de la CCR. Dès qu’il eut la preuve que les 40 millions de francs français, détournés par la filière Rochefort Finances, ont été utilisés dans l’achat d’armes et qu’il eut identifié le numéro de compte à la BNP, Martin Marschner a soulevé, en 1994 déjà, la question des livraisons d’armes vers l’Afrique.

Il le fit notamment lors d’un entretien avec Paul Dijoud, alors Ministre d’Etat de Monaco. Paul Didoud qui fut, avant d’être nommé à ce poste, Directeur Afrique au Quai d’Orsay, ne s’est pas inquiété outre mesure.

Paul Dijoud, probablement doué de capacités prophétiques, est également connu pour avoir dit sèchement à Paul Kagame, alors chef de la branche armée du FPR, et à sa délégation, en 1992, « si vous n’arrêtez pas la guerre, vous trouverez tous vos frères déjà exterminés à votre arrivée à Kigali ».

Paul Kagame, l’actuel Président du Rwanda, avait été invité en 1992 à Paris par la France, désireuse de trouver une solution au problème du Rwanda en guerre.

« Tous savaient, ils ont agi en connaissance de cause », a accusé Martin Marschner, avant de conclure à une implication financière directe de la France dans le génocide.

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Jean-Claude Ngabonziza écrivait dans Golias, le 05 juillet 2007, l’article suivant :

 La France au Rwanda : le pire scandale de tous les temps à l’horizon

Des qualificatifs très révélateurs avaient été employés et avaient attiré l’attention mais sans suffisamment émouvoir ni assez secouer les consciences : « l’inavouable », « l’imprescriptible », « l’inimaginable », « l’insupportable » …. ! Les auteurs, Patrick de Saint-Exupéry, Géraud de la Pradelle, François-Xavier Verschave, Jean-Paul Gouteux, … et bien d’autres illustres français avaient tenté d’alerter leurs concitoyens par des écrits fouillés et alarmants. Cependant la réaction du public n’a pas été à la mesure du scandale dévoilé, notamment à cause des contre-feux allumés par les autorités françaises.

Le pays des Droits de l’homme prochainement sur le banc des accusés ?

Grâce à la désinformation des « Blancs menteurs et Noires Fureurs » -pour reprendre les termes qui les décrivent si éloquemment- Pierre Péan, Jacques Hogard, Charles Onana et d’autres … ont réussi temporairement à amortir le poids de l’émoi à la grande satisfaction des services chargés de dissimuler les dérapages de feu François Mitterrand et sa cellule africaine de l’Elysée ! Même une institution honorable comme le Parlement français à travers un rapport d’enquête signé Paul Quilès, s’est laissé entraîner et il y a mis sa touche atténuante pour assouplir le choc, en pesant adroitement ses mots ! La France a été « à la limite de l’engagement direct » ! Ce couvercle résistera-t-il longtemps à la pression de la marmite ? Très curieusement, face à la patate chaude que constituait le « dossier rwandais », la traditionnelle confrontation politique a été mise de côté, du moins au sujet du Rwanda ! La cohabitation de la Gauche et la Droite à l’époque a eu le dessus sur la raison ! Leur solidarité a même cédé à la déraison, car la persévérance dans les errements a été poussée à l’extrême ! L’histoire récente nous révèle qu’il y a eu un soutien continuel à l’endroit des forces génocidaires avant, pendant et après les horreurs terrifiantes de 1994, en dépit de l’alternance au pouvoir survenue à l’Elysée ! Que ce soit dans la zone turquoise, dans des camps des réfugiés à l’Est de l’ex-Zaïre (R.D.C. actuelle) -qui servaient également de camps d’entraînement militaire des Forces Armées Rwandaises (ex-FAR) après leur déroute- ; lors de l’exfiltration des présumés assassins vers l’Europe, par le refus de les traduire en justice, … les autorités françaises ont bu leur coupe jusqu’à la lie ! Parallèlement au support apporté aux génocidaires, il y a eu des tentatives de déstabilisation du jeune gouvernement rwandais de l’après le génocide !

Les mandats d’arrêt émis contre neuf hauts gradés de l’armée du Rwanda constituent la récente page de ce feuilleton des relations tendues entre la France et le Rwanda, qui a pour toile de fond, l’implication de l’Hexagone dans le génocide des Tutsi. Mais l’Histoire continue son cours avec des réalités parfois surprenantes et difficiles à écarter de sa trajectoire.

Le pays des Droits de l’Homme échappera-t-il au plus grand scandale de tous les temps à savoir : la complicité de génocide ? La publication dans le journal Le monde du 02 juillet 2007 de « …ce que l’Elysée savait sur le génocide rwandais » n’est qu’un début d’une longue liste des faits et gestes posés par la France au Rwanda qui ont eu pour effet, la facilitation de l’extermination en trois mois de plus d’un million d’humains, essentiellement des « Tutsi » !

La réalité semble imbuvable ! C’est grâce à l’argent des contribuables et au nom des français que le sang des innocents a coulé à flot au Rwanda en 1994 ! Quel gâchis pour le pays des Droits de l’Homme ! Il reviendra désormais aux citoyens français de demander des comptes à leur gouvernement, car ils ont toutes les preuves sous leurs yeux. Face au scandale qui leur est attribué et qui va en crescendo au fur et à mesure que l’Histoire pointe impitoyablement ses projecteurs sur des détails de plus en plus accablants, quelqu’un, devra un jour en assumer la responsabilité.

L’on se rappellera que ce qu’il convient d’appeler désormais « le pire scandale de tous les temps » (en raison de l’effectif de ses victimes) a commencé avec l’appui militaire apporté par l’Elysée de feu François Mitterrand à son ami feu Juvénal Habyarimana dès 1990, puis s’est poursuivi en sourdine sur le plan politique et diplomatique contre le régime dirigé par le F.P.R après le génocide des Tutsi de 1994.

Les ramifications de ce conflit sont orientées aujourd’hui vers des tribunaux. A la suite de l’émission des mandats d’arrêt contre ses neuf hautes personnalités militaires par le juge Jean-Louis Bruguière, le Rwanda a porté plainte auprès de la Cour Internationale de Justice, même si la France ne reconnaît pas cette instance. Une contestation des mêmes mandats a été déposée auprès des tribunaux en France et en Belgique. Il y a lieu de signaler aussi qu’une commission d’enquête publique sur le rôle joué par la France durant le génocide de 1994 se poursuit à Kigali, au Rwanda. Le large éventail couvert par ses audiences promet une compréhension plus profonde de l’engagement français au Rwanda, notamment au sujet du financement du génocide. Cette partie est en train d’être minutieusement examinée grâce aux données transactionnelles entre la Banque Nationale du Rwanda (B.N.R) et d’autres institutions bancaires qui ont participé au financement du génocide des Tutsi.

Le rebondissement qui est d’actualité au sujet de cette saga au moment où je rédige ces lignes est survenu à la suite d’une information judiciaire pour « crimes contre l’humanité » et « complicité de génocide » qui a été ouverte par le Tribunal des Armées de Paris (T.A.P). A travers le contenu des documents transmis à Me Antoine Conte, un des avocats des rescapés, tel que révélé par le journal Le monde, nous apprenons que par des documents confidentiels autorisés (télégrammes diplomatiques, notes des conseillers, procès verbaux …), François Mitterrand et son entourage avaient été informés des préparatifs du génocide, de son imminence, de son exécution, de ses dégâts humains …, mais malgré cela, l’Elysée avait impassiblement maintenu son appui au camp des génocidaires. Ces révélations ont balayé dans un laps de temps, toutes la machination qui avait été savamment orchestrée, pour tromper l’opinion publique jusqu’à maintenant !

Sur le plan politique, la détérioration des relations franco-rwandaises semble avoir franchi une étape de non retour avec la rupture des relations diplomatiques, même si Kigali se dit toujours ouvert au dialogue. En rejoignant la Communauté Est Africaine (EAC) traditionnellement constituée par trois anciennes colonies britanniques (Le Kenya, l’Uganda et la Tanzanie), le Rwanda et le Burundi ont posé un geste clair de leur volonté de se soustraire politiquement de toute influence française. Décidément, une page de l’histoire est en train de se dérouler sous nos yeux. Cette situation poussera-t-elle la France revoir profondément sa politique africaine comme l’ont souhaité plusieurs voix qui se sont exprimées ouvertement à ce sujet ? Rien n’est moins sûr ! Tous les regards sont tournés aujourd’hui vers la nouvelle administration du président Nicolas Sarkozy et c’est une affaire à suivre.

A lire :

Le Cahier de Colette Braeckman

ATTAC

La Nuit rwandaise

Menapress

ORINFOR

Pressafrique

Rue89

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Médias

Malgré l’importance des informations transmises par M. Marschner, on notera avec intérêt qu’en lançant une recherche sur "Marschner" sur les sites du Monde, du Figaro, du JDD et de Libération aucun résultat n’apparaît... Ces journaux n’en auraient donc jamais parlé, que ce soit pour signaler, infirmer ou valider les accusations du spécialiste de la haute finance.



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