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Procès munyaneza

Dallaire rappelle les horreurs commises au rwanda

Génocide des Tutsi en 1994

« J’ai vu, touché, senti, déplacé et marché sur des corps de personnes de tout âge, a dit M. Dallaire, qui a sombré dans une profonde dépression après son retour au Canada. Quand on pouvait lire leurs cartes d’identité, on constatait qu’il s’agissait de Tutsis. Sinon, ils en avaient la physionomie. »

+ d’infos Mis en ligne par anonymous
Mots clés (Tags): Armée Rwanda

Le général à la retraite Roméo Dallaire a témoigné hier à Montréal dans un procès pour crimes de guerre et rappelé comment il avait « vu, touché et senti » des centaines de cadavres pendant le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, alors qu’il y dirigeait la mission de paix des Nations unies. Il a dit que les rivières du Rwanda charriaient des milliers de cadavres jusqu’aux lacs Victoria, à la frontière de la Tanzanie, et Kivu, à la frontière du Congo. « Vers la fin avril (1994), je traversais les villages où il n’y avait plus personne, sauf des corps, a-t-il indiqué. Les églises étaient remplies de gens massacrés. C’étaient tous des Tutsis. »

« Les Interahamwe (les miliciens hutus) encourageaient les Tutsis à se réfugier dans les églises, en leur faisant croire qu’ils y seraient à l’abri. Une fois les églises remplies, ils venaient les tuer, rangée par rangée. Ça durait parfois des jours. Quand ils étaient fatigués de tuer, ils les blessaient et les laissaient mourir au bout de leur sang. Ils violaient les jeunes filles. »

M. Dallaire, 61 ans, va témoigner pendant encore deux jours au procès de Désiré Munyaneza, un Rwandais hutu qui s’est réfugié au Canada après le génocide. M. Munyaneza, 41 ans, est accusé de génocide en vertu de la Loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. L’ancien général ne l’a pas connu, mais il livre un témoignage « de contexte ». Pour prouver que M. Munyaneza est coupable de participation au génocide, les avocats de la Couronne doivent prouver qu’il y a eu génocide.

M. Dallaire a dit qu’il avait tenté de convaincre les chefs radicaux hutus, comme le colonel Théoneste Bagosora, que les massacres de civils n’avaient aucune utilité militaire. Cela ne les aidait en rien à combattre l’armée du Front patriotique rwandais, à majorité tutsie, qui menait une offensive au nord du pays. Mais ses paroles tombaient dans les oreilles de sourds. Le but des barrages érigés un peu partout par les Interahamwes était « juste de détruire des êtres humains ».

Le général devait se battre avec les Nations unies pour avoir des renforts. Loin d’avoir de l’aide, ses troupes ne cessaient de diminuer. Au plus fort du génocide, il n’avait que 450 hommes sous ses ordres, dont seulement 250 soldats armés, la plupart envoyés par le Ghana. Il estime que les Casques bleus ont pu protéger environ 30 000 personnes, alors que le génocide a fait 800 000 morts en 100 jours. Le FPR a pris le pouvoir en juillet.


Extrait de J’ai serré la main du diable (Shake Hands with the Devil) un film de Roger Spottiswoode (2007).

Adapté du livre autobiographique "J’ai serré la main du diable" du Lieutenant-général Roméo Dallaire, Ed Libre Expression, 2003.


M. Dallaire a relaté son expérience dans un livre, J’ai serré la main du diable, qui vient d’être porté à l’écran, avec le comédien Roy Dupuis jouant son rôle.

www.romeodallairefoundation.com



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